Les deux anneaux

L’anneau de Sauron dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien est unique. Il est là pour donner à son Maître pouvoir et domination sur tous les autres anneaux et sur le monde.

« Trois Anneaux pour les rois elfes sous le ciel,
Sept pour les seigneurs nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône,
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres
Un Anneau pour les gouverner tous
Un Anneau pour les trouver
Un Anneau pour les amener tous,
Et dans les ténèbres les lier
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres. »
(Silmarillion)

Nous sommes bien loin de l’anneau que portent les époux en signe d’Alliance : l’anneau des épousailles est lié à un autre pour nous mettre en vis-à-vis dans l’amour et donner la vie.

Dans un cas, nous nous enfermons dans une solitude ténébreuse. Dans l’autre, nous nous ouvrons à une féconde altérité.

Dans un cas, nous voulons dominer le monde, sans être finalement jamais rassasié. Dans l’autre, nous voulons cultiver notre jardin, nous occuper de notre famille et de notre maison, participer à la vie de notre village, où nous trouvons joie, paix et plénitude.

Dans un cas, l’unité est une univocité, où tous deviennent semblables au Maître qui régit chaque chose du haut de sa superbe, et que l’on veut finalement tous finir par remplacer.

Dans l’autre, l’unité se vit dans la diversité des personnalité où chacun a sa place et peut exprimer librement ses dons, talents et charismes.

Dans un cas, c’est la haine et la division, même si l’on fait corps.

Dans l’autre, c’est la charité et la communion.

Qui est Jésus pour toi ?

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Un océan d’amour et de lumière

Le cardinal Journet (1891-1975) est un grand professeur de théologie, nommé cardinal par Paul VI dans le but que sa voix se fasse entendre lors du Concile Vatican II. Un jour, il commence son cours sur la Trinité, le Dieu des chrétiens, par ces paroles : « La Trinité est un océan d’amour et de lumière… » Et il ne peut aller plus loin, se mettant à pleurer devant un si grand mystère. Il ne peut continuer son cours. Alors les élèves, émus jusqu’au plus profond d’eux-mêmes, se rendent à la chapelle pour adorer et rencontrer ce Dieu d’amour.

Un océan… Dieu est sans fin, sans limite. Et nous sommes en lui comme des poissons dans l’eau. Jésus a dit à ses apôtres : « Suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4, 19). Finalement, le but de Jésus n’est pas de conduire les poissons hors de l’eau afin de les tuer. Mais c’est plutôt de les sortir des eaux boueuses et des petites mares où ils se sont enfermés et où ils se meurent, pour les amener dans le grand océan de la Divinité, dans son amour, sa lumière et sa vie qui ne finira jamais. C’est pour cela que nous sommes faits !

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La Sainte Messe

Quelle merveille que la messe ! Dieu lui-même se donne à nous.

La messe nous plonge dans la vie du Christ, elle rend présent sa Passion, sa mort et sa Résurrection, et elle nous ouvre les portes du Ciel. Le Christ Ressuscité vient par la communion habiter en nous. Il forme ainsi l’Église, son corps mystique, où nous sommes un seul cœur et une seule âme.

La première finalité de la messe se trouve dans cette phrase prononcée dans la liturgie : “pour le gloire de Dieu et le salut du monde”. C’est-à-dire d’un côté dans le fait de nous unir à Dieu : il s’agit de surélever la nature humaine à la divinité et de nous guérir du péché. Et de l’autre dans le fait de nous entraîner dans les mouvements de la vie divine. Celle-ci fait irruption en nous par Jésus-Christ. Et cette vie divine suscite quatre autres finalités à la messe. Celle de louer Dieu pour sa grandeur de la manière même dont les Personnes divines s’échangent des paroles d’amour. Celle de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits immenses. Celle de lui demander pardon et miséricorde pour nos manquements à son alliance. Celle de lui demander son aide et d’intercéder pour les autres.

Certains disent que la messe ne doit pas être le centre et le tout de la vie chrétienne : celle-ci doit s’exprimer dans de multiples réalités. De fait, la messe est la source et le sommet de la vie chrétienne. C’est la porte d’entrée du Royaume de Dieu et c’est là où se célèbre la gloire du Ciel. Mais le centre et le cœur de la vie chrétienne est la présence du Christ dans nos cœurs et au milieu de son peuple. C’est l’union à Dieu pour sa gloire, qui est vécue à la messe, mais qui a vocation à s’étendre partout. La messe nous unit au Christ pour qu’il soit présent partout dans nos vies, et partout dans nos communautés. Et pour qu’avec lui nous ramenions toutes choses en lui en l’offrant à l’autel.

C’est le Christ dans sa gloire qui est uni à nous. Mais c’est aussi le Christ dans sa vie terrestre et dans sa Pâques qui est là à nos côtés chaque jour, et en particulier à la messe. Et ce jusqu’à la fin du monde, car le Christ dans sa vie terrestre a tout assumé depuis l’origine du monde jusqu’à la consommation au jugement dernier.

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Comment consacrer aujourd’hui la France au Cœur de Jésus ?

Fresque de la chapelle des apparitions de Paray-le-Monial

À Paray-le-Monial au XVIIème siècle, Jésus a révélé à sainte Marguerite-Marie combien son cœur était brûlant d’amour pour tous et chacun en particulier. Il veut amener toute personne et toute réalité à reposer sur ce foyer brûlant de charité. Entre autre, il a demandé que Louis XIV consacre la France à ce divin Cœur. Ce qui ne fut pas fait, pour notre malheur. Beaucoup considèrent que la tourmente révolutionnaire et les vicissitudes qu’ont connu la France depuis viennent de ce refus. 100 ans séparent l’absence de réponse du début du chaos.

Diverses tentatives ont été effectuées pour remédier à cela, depuis celle de Louis XVI en prison, jusqu’aux consécrations de 1915 par les évêques lors de la première guerre mondiale et de 1945 par des pères de famille suite à la deuxième guerre mondiale (cf. https://francecoeurdejesus.fr/). Cette année, l’initiative des 100 étoiles de Marie (https://100etoiles.com/) porte le projet d’une consécration aux Cœurs unis de Jésus et Marie. De nombreuses consécrations personnelles ont eu lieu. Mais beaucoup pose la question de savoir qui peut consacrer la France au Cœur de Jésus alors que la demande était adressée au roi. Une réponse simpliste voudrait que les évêques soient à même de le faire, ce qui n’est pas faux, mais peut-être faut-il chercher un peu plus loin quelle est la volonté du Ciel à ce sujet pour répondre correctement à la demande.

Le 21 juin 1823, Jésus a dit à sœur Marie de Jésus :

« La France est toujours bien chère à mon divin Cœur. Je prépare toutes choses pour qu’elle lui soit consacrée ; après quoi je lui réserve un déluge de grâces, et toute la terre ressentira les bénédictions que je répandrai sur elle. La foi et la dévotion refleuriront en France par la bénédiction de mon divin Cœur. »

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Autrement vôtre

Faisant un matin un peu de thé au logis, et buvant tranquillement ma tasse du petit déjeuner, j’ai eu l’intuition du contenu de cet article. Je ne prétends pas être un expert en psychologie, bien loin de là, mais je pense que l’approche que je présente ici vaut la peine du temps pris pour l’écrire.

Nous connaissions le ça, le moi et le sur-moi. Bien sûr, ces notions venues de Freud ne sont pas à absolutiser, et doivent être comprises et utilisées au sein d’une juste anthropologie. Cet auteur et praticien avait malheureusement des déficiences là-dessus, mais nous avons rencontré des personnes qui avaient cet équilibre.

Et ce matin-là donc, me parlant avec moi-même, et avec le Seigneur Dieu, ce système bien huilé mais quelque peu statique m’est venu à l’esprit, et j’ai eu l’intuition qu’il manquait un quatrième larron pour que ces notions expriment mieux la réalité. Vous l’attendiez tous, le voilà : c’est l’autrement-moi !

Au début cela m’a fait rire, mais finalement l’idée semble valoir le bout de chandelle brûlé à l’écrire. Je m’explique donc.

Le ça, ce sont les pulsions, passions et dynamismes qui sont en nous, parfois conscientes, et souvent inconscientes. Le sur-moi, ce sont les pensées, le cadre moral et les injonctions qui nous poussent à agir dans un sens donné et à évaluer ce que l’on fait, parfois consciemment et parfois inconsciemment. Et le moi, c’est notre propre représentation et détermination dans tout cela, comment je me perçois et ce sur quoi j’ai une prise pour agir.

Et alors, le quatrième mousquetaire, l’autrement-moi, c’est le moi dans l’action, dans le changement, quand il devient autre. Vous me direz : mais alors, c’est juste le moi dans le futur ? Eh bien, non. Car selon nous, notre être a la dualité de la vie et du don (cf Le Don et la Vie). Et nos vertus morales sont duales (cf Marier les vertus morales). En particulier, la vertu cardinale principale est à la fois prudence et entreprise : parfois elle modère notre agir et parfois elle pousse à l’action. Ainsi se développent en nous deux représentations et déterminations de notre personnalité en lien avec le ça, le sur-moi et le monde extérieur : une tournée vers la prudence et l’autre vers l’entreprise. Une vers la conservation de la vie et une vers le don de soi. C’est le moi et l’autrement-moi.

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La foi

Icône de Jésus et de la parabole du Semeur

« La foi est la substance des choses que l’on espère, une conviction de celles qu’on ne voit point. » (He 11, 1)

Comment définir la foi ? Pour certains, il s’agit de vérités à croire. Pour d’autres, d’un sentiment de vivre avec Dieu, ou d’une confiance en Dieu d’être sauvé. On dit que la foi donne une loyauté cultivée par le Saint-Esprit et elle permet de déplacer les montagnes.

Le Catéchisme de l’Église catholique dit au numéro 150 : « La foi est d’abord une adhésion personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps, et inséparablement, l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélée. »

La foi est donc une adhésion à Dieu, une adhésion à l’irruption de la vie divine dans nos vies. Il ne s’agit pas d’adhérer à un Dieu lointain. Mais d’être rejoint au cœur de nos vies par la vie divine qui nous dépasse complètement, et nous entraîne dans une relation d’amour avec ce grand Dieu Trinité qui nous aime d’un amour ardent.

Cette vie divine est en même temps vérité, car elle nous dévoile qui est Dieu, et nous demande de Lui donner notre assentiment. Et elle est aussi chemin, car elle nous entraîne dans ses mouvements de vie et d’amour. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » a dit Jésus (Jn 14, 2-5).

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Le signe de la Sainte Famille

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Is 9,1

« Je vis ensuite un autre Ange, puissant, descendre du ciel enveloppé d’une nuée, un arc-en-ciel au-dessus de la tête, le visage comme le soleil et les jambes comme des colonnes de feu. Il tenait en sa main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer, le gauche sur la terre, il poussa une puissante clameur pareille au rugissement du lion. » Ap 10,1-3

« Un signe grandiose apparut au Ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pied et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. » Ap 12,1-2

Comme les bergers à la Crèche, nous voyons se lever avec saint Joseph un immense signe. Il nous a été donné de contempler dans le ciel du monde un profond mystère : celui de la Sainte Famille ! C’est là, entre Marie et Joseph, qui forment ensemble l’Épouse de l’Agneau que le Verbe de Dieu a pris chair comme un Enfant. Ce signe marque selon nous l’heure du septième ange, celui de la septième trompette, celui où le mystère de Dieu va s’accomplir. Non pas pour mettre fin à toute chose, mais pour nous faire entrer dans son projet divin. C’est le signe dont nous parlions et qui doit parler au cœur des hommes de ce temps pour qu’un chemin s’ouvre vers un grand renouveau (cf. Le signe de Jonas).

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Le signe de Jonas

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » annonce le prophète Jonas dans la lecture d’aujourd’hui. Alors que nous sommes à quarante jours de Pâques, et que tant de signes nous montrent que notre monde va de mal en pis, comment ne pas prendre cette annonce pour nous et au pied de la lettre ? Comment ne pas voir que nous sommes dans un Carême de la dernière chance ?

Alors, comme les habitants de Ninive déchirant leurs vêtements, il nous faut déchirer nos cœurs. Oui, nous avons péché contre le Seigneur. Nous n’avons pas voulu qu’il règne sur nous. Nous nous sommes arrangés avec nos petits compromis. Nous avons réduit le mystère à nos propres vues. Nous n’avons pas écouté. Nous ne sommes pas vraiment entrés dans l’Alliance avec l’Éternel. Nous avons prétendu gérer nos vies à notre mesure sans vouloir être dérangés.

Le mal est insidieux et nous ronge. Tous. Aucune de nos bonnes œuvres ou bonnes intentions ne tient devant le Seigneur.

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »

Alors, puisque aujourd’hui tout peut basculer soit dans un chemin de mort si Dieu laisse le monde aller à sa perte, soit dans un chemin de vie si Dieu reprend en main notre destinée, il faut que monte de nos cœurs une prière constante.

Oui, Seigneur, nous voulons que tu règnes sur nous !

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Un Père de Famille

Demain, nous entrons en Carême. Alors, pour traverser le désert, il nous faut manger l’agneau pascal et en garder le goût jusqu’aux viandes grasses et aux vins capiteux de la Terre Promise. Pour expliciter cela, disons que le christianisme consiste à vivre les différents mystères du rosaire. Par les mystère joyeux, nous goûtons la joie d’être avec Dieu. Par les mystères lumineux, nous sommes éclairés sur Dieu et sur nos vies. Ce qui nous amène aux mystères douloureux où il faut vaincre en nous le mal et la tendance au mal pour que l’amour soit le tout de nos vies. Et enfin par les mystères glorieux, nous accueillons la joie de la Résurrection et d’un amour immense.

Ces étapes se renouvellent plusieurs fois dans nos vies, et nous pouvons les vivre en même temps sur différents niveaux de nos existences. Mais le but bien sûr, c’est la gloire de l’amour pleinement réalisé qui est paix et joie dans l’Esprit-Saint. Certains s’arrêtent à l’une ou l’autre étape, refusant soit d’être touché par l’amour, soit d’être enseigné, soit de se convertir et de travailler à la vigne du Seigneur, soit d’accueillir la joie de la Résurrection qui chasse toute ténèbre et toute souffrance.

Mais pour vraiment aller au bout, il faut découvrir le visage d’amour du Père. Celui-ci est la source de toute chose, et l’on trouve son image dans l’homme, dans la femme, et en Jésus-Christ. Et c’est là que l’on découvre que le Père est à la fois un mystère masculin, féminin et enfantin. Il a ces trois visages dans la plénitude de ce que ces réalités peuvent être. Ce n’est pas un anthropomorphisme sur Dieu que de parler ainsi. Mais en fait, le masculin, le féminin et l’enfantin appliqués à l’homme sont des théomorphismes. Le Père vit et aime de ces trois manières. Le Fils aussi. Et l’Esprit-Saint aussi. Et les anges également.

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Seul l’amour nous sauvera

Bientôt nous serons en Carême, dans le chemin du désert qui nous mène jusqu’à la Terre Promise. Alors que nous naviguons en eaux troubles, il est bon de nous replacer devant notre seule espérance : l’amour de Dieu qui s’est manifesté en Jésus-Christ. C’est là l’unique planche de salut. Un monde qui vit loin de ce mystère ne peut inévitablement que tomber en déchéance et ne bientôt plus avoir d’autre secours à espérer que de revenir vers cette source vive et inépuisable qui peut nous renouveler au-delà de tout échec. C’est le mystère du Sacré-Cœur de Jésus qui nous aime ardemment. C’est le mystère de la Pâques où Dieu nous refait de l’intérieur, où Jésus par sa Passion et sa Résurrection nous sort de nos ténèbres et nous redonne vie et liberté.

C’est un chemin à prendre. Réfléchir à ce qu’est un chemin ecclésial ne devrait nous conduire qu’à cela : Comment mieux vivre ensemble le mystère pascal ? C’est dans ce questionnement que doit se faire tout dialogue dans l’Église.

L’amour est vertical et horizontal, comme les deux bras de la Croix. L’amour est union à Dieu qui est la source immense de toute vie et de tout amour. Et l’amour est présence à nos frères en humanité où l’amour de Dieu vient se manifester jusque dans les moindres détails. L’amour est aussi communion avec le monde céleste des anges et des saints. L’amour nous accompagne partout ; l’amour est pour chaque instant de nos vies.

L’amour est centripète et centrifuge. Il va vers l’intérieur dans l’union, et vers l’extérieur dans la fécondité. Il est intensif et extensif. Il est communion et rayonnement. Il est unité et communication. Chacun doit trouver ses propres lieux d’amour qui se vivent dans l’union, sans entrer dans la confusion avec les autres foyers d’amour : avec eux, il faut communiquer pour être dans la communion, mais non pas faire disparaître l’altérité.

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