Un Père de Famille

Demain, nous entrons en Carême. Alors, pour traverser le désert, il nous faut manger l’agneau pascal et en garder le goût jusqu’aux viandes grasses et aux vins capiteux de la Terre Promise. Pour expliciter cela, disons que le christianisme consiste à vivre les différents mystères du rosaire. Par les mystère joyeux, nous goûtons la joie d’être avec Dieu. Par les mystères lumineux, nous sommes éclairés sur Dieu et sur nos vies. Ce qui nous amène aux mystères douloureux où il faut vaincre en nous le mal et la tendance au mal pour que l’amour soit le tout de nos vies. Et enfin par les mystères glorieux, nous accueillons la joie de la Résurrection et d’un amour immense.

Ces étapes se renouvellent plusieurs fois dans nos vies, et nous pouvons les vivre en même temps sur différents niveaux de nos existences. Mais le but bien sûr, c’est la gloire de l’amour pleinement réalisé qui est paix et joie dans l’Esprit-Saint. Certains s’arrêtent à l’une ou l’autre étape, refusant soit d’être touché par l’amour, soit d’être enseigné, soit de se convertir et de travailler à la vigne du Seigneur, soit d’accueillir la joie de la Résurrection qui chasse toute ténèbre et toute souffrance.

Mais pour vraiment aller au bout, il faut découvrir le visage d’amour du Père. Celui-ci est la source de toute chose, et l’on trouve son image dans l’homme, dans la femme, et en Jésus-Christ. Et c’est là que l’on découvre que le Père est à la fois un mystère masculin, féminin et enfantin. Il a ces trois visages dans la plénitude de ce que ces réalités peuvent être. Ce n’est pas un anthropomorphisme sur Dieu que de parler ainsi. Mais en fait, le masculin, le féminin et l’enfantin appliqués à l’homme sont des théomorphismes. Le Père vit et aime de ces trois manières. Le Fils aussi. Et l’Esprit-Saint aussi. Et les anges également.

Le lieu où cela se révèle en plénitude est la Sainte Famille de Nazareth, chez Jésus, Marie et Joseph. Dieu fait homme en Jésus-Christ assume la masculinité et la féminité chez Joseph et Marie qui sont les membres éminents de son Corps et chez qui il réside comme un enfant. Le Père se laisse voir là, dans son Fils, dans le Visage de la Sainte Famille.

C’est un point important pour voir la beauté, la bonté, la tendresse et la joie de notre Père. Il faut fuir comme des idoles toute image de lui terne, froide, méchante ou triste… ou je ne sais quelle autre projection de nos péchés sur lui. Ce Père fait de nous ses enfants en nous accueillant dans la Sainte Famille chez Marie et Joseph et avec Jésus. Il vient nous y guérir.

C’est sur ce Visage d’Amour que le mal, l’horreur, la haine et la tristesse viennent se briser et laissent la place à la beauté et à la bonté du Royaume. Le Père ne nous juge pas. Il nous attend. Et si certains de nos péchés nous sont manifestés, ce n’est pas pour nous condamner, mais c’est une pédagogie pour nous en soigner et nous mener vers un plus grand amour.

Le Père nous regarde, nous aime et nous étreint.

Petit enfant, je t’aime d’un grand amour.

Je veux vivre avec toi une belle histoire.

Je te fais confiance, car je t’ai créé à mon image et je te donne ma grâce.

Veux-tu avancer sur mon chemin d’amour ?

N’aie pas peur de me dire tes angoisses et tes craintes. Je suis prêt à tout entendre. Je veux seulement t’aimer et guérir ton cœur qui a soif d’amour.

Ne regarde pas autre chose que mon visage d’amour et avance dans la joie ou la nuit de ce monde vers mon Royaume qui y fait irruption.

Pâques va venir ! Et la joie sera grande !

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