Un questionnement théologique

L’article suivant pose trois questions :

Première question : Le Père est-il est un Foyer d’Amour ? Et donc la Trinité est-elle une Communauté de Foyers d’Amour ?

Deuxième question : Les anges ne sont-ils pas chacun des foyers d’amour ?

Troisième question : Notre vocation du Ciel n’est-il pas de reproduire le modèle de la Sainte Famille ?

Ce questionnement peut paraitre osé et inattendu. Cependant, outre l’avantage de nous conduire à élever nos regards vers les réalités d’en-haut, semblent à plusieurs théologiens très pertinents.

À chacun de se faire un avis, et au magistère d’étudier, puis de discerner ce qu’il faut retenir de tout cela.

Le christianisme a-t-il déjà tout dit ?

Certains s’imaginent que oui, et qu’ils connaissent tout ce que le christianisme a à dire. Soit pour le dénigrer en pensant qu’il n’en sortira plus rien de bon. Soit pour le magnifier en ressassant toujours les mêmes choses sans arriver à transformer le monde.

Si nous nous mettons attentivement à l’écoute des Écritures et de la Tradition, nous comprenons que tout a été révélé en Jésus-Christ, mais que tout n’a pas encore été dit, ou explicité. Jésus a encore des choses à nous faire comprendre. Les premiers chrétiens ont peut-être vécu et perçu tout cela en plénitude. Nous ne pouvons pas en dire autant des générations suivantes. Et il faudra parcourir tout le chemin de l’histoire pour tout retrouver.

Les trois questions suivantes en témoignent. Elles ont laissé perplexes plus d’un théologien, et semblent vraiment pertinentes. Et pourtant, l’Église ne s’y est pas intéressée au cours des 2000 dernières années. Ou plutôt, tout en percevant qu’il y avait là quelque chose à chercher, elle n’a pas encore exprimer clairement ces questions comme ici, ni chercher à y répondre réellement.

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Les deux anneaux

L’anneau de Sauron dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien est unique. Il est là pour donner à son Maître pouvoir et domination sur tous les autres anneaux et sur le monde.

« Trois Anneaux pour les rois elfes sous le ciel,
Sept pour les seigneurs nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône,
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres
Un Anneau pour les gouverner tous
Un Anneau pour les trouver
Un Anneau pour les amener tous,
Et dans les ténèbres les lier
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres. »
(Silmarillion)

Nous sommes bien loin de l’anneau que portent les époux en signe d’Alliance : l’anneau des épousailles est lié à un autre pour nous mettre en vis-à-vis dans l’amour et donner la vie.

Dans un cas, nous nous enfermons dans une solitude ténébreuse. Dans l’autre, nous nous ouvrons à une féconde altérité.

Dans un cas, nous voulons dominer le monde, sans être finalement jamais rassasié. Dans l’autre, nous voulons cultiver notre jardin, nous occuper de notre famille et de notre maison, participer à la vie de notre village, où nous trouvons joie, paix et plénitude.

Dans un cas, l’unité est une univocité, où tous deviennent semblables au Maître qui régit chaque chose du haut de sa superbe, et que l’on veut finalement tous finir par remplacer.

Dans l’autre, l’unité se vit dans la diversité des personnalité où chacun a sa place et peut exprimer librement ses dons, talents et charismes.

Dans un cas, c’est la haine et la division, même si l’on fait corps.

Dans l’autre, c’est la charité et la communion.

Qui est Jésus pour toi ?

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Un océan d’amour et de lumière

Le cardinal Journet (1891-1975) est un grand professeur de théologie, nommé cardinal par Paul VI dans le but que sa voix se fasse entendre lors du Concile Vatican II. Un jour, il commence son cours sur la Trinité, le Dieu des chrétiens, par ces paroles : « La Trinité est un océan d’amour et de lumière… » Et il ne peut aller plus loin, se mettant à pleurer devant un si grand mystère. Il ne peut continuer son cours. Alors les élèves, émus jusqu’au plus profond d’eux-mêmes, se rendent à la chapelle pour adorer et rencontrer ce Dieu d’amour.

Un océan… Dieu est sans fin, sans limite. Et nous sommes en lui comme des poissons dans l’eau. Jésus a dit à ses apôtres : « Suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4, 19). Finalement, le but de Jésus n’est pas de conduire les poissons hors de l’eau afin de les tuer. Mais c’est plutôt de les sortir des eaux boueuses et des petites mares où ils se sont enfermés et où ils se meurent, pour les amener dans le grand océan de la Divinité, dans son amour, sa lumière et sa vie qui ne finira jamais. C’est pour cela que nous sommes faits !

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Un Père de Famille

Demain, nous entrons en Carême. Alors, pour traverser le désert, il nous faut manger l’agneau pascal et en garder le goût jusqu’aux viandes grasses et aux vins capiteux de la Terre Promise. Pour expliciter cela, disons que le christianisme consiste à vivre les différents mystères du rosaire. Par les mystère joyeux, nous goûtons la joie d’être avec Dieu. Par les mystères lumineux, nous sommes éclairés sur Dieu et sur nos vies. Ce qui nous amène aux mystères douloureux où il faut vaincre en nous le mal et la tendance au mal pour que l’amour soit le tout de nos vies. Et enfin par les mystères glorieux, nous accueillons la joie de la Résurrection et d’un amour immense.

Ces étapes se renouvellent plusieurs fois dans nos vies, et nous pouvons les vivre en même temps sur différents niveaux de nos existences. Mais le but bien sûr, c’est la gloire de l’amour pleinement réalisé qui est paix et joie dans l’Esprit-Saint. Certains s’arrêtent à l’une ou l’autre étape, refusant soit d’être touché par l’amour, soit d’être enseigné, soit de se convertir et de travailler à la vigne du Seigneur, soit d’accueillir la joie de la Résurrection qui chasse toute ténèbre et toute souffrance.

Mais pour vraiment aller au bout, il faut découvrir le visage d’amour du Père. Celui-ci est la source de toute chose, et l’on trouve son image dans l’homme, dans la femme, et en Jésus-Christ. Et c’est là que l’on découvre que le Père est à la fois un mystère masculin, féminin et enfantin. Il a ces trois visages dans la plénitude de ce que ces réalités peuvent être. Ce n’est pas un anthropomorphisme sur Dieu que de parler ainsi. Mais en fait, le masculin, le féminin et l’enfantin appliqués à l’homme sont des théomorphismes. Le Père vit et aime de ces trois manières. Le Fils aussi. Et l’Esprit-Saint aussi. Et les anges également.

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