Les deux anneaux

L’anneau de Sauron dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien est unique. Il est là pour donner à son Maître pouvoir et domination sur tous les autres anneaux et sur le monde.

« Trois Anneaux pour les rois elfes sous le ciel,
Sept pour les seigneurs nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône,
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres
Un Anneau pour les gouverner tous
Un Anneau pour les trouver
Un Anneau pour les amener tous,
Et dans les ténèbres les lier
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres. »
(Silmarillion)

Nous sommes bien loin de l’anneau que portent les époux en signe d’Alliance : l’anneau des épousailles est lié à un autre pour nous mettre en vis-à-vis dans l’amour et donner la vie.

Dans un cas, nous nous enfermons dans une solitude ténébreuse. Dans l’autre, nous nous ouvrons à une féconde altérité.

Dans un cas, nous voulons dominer le monde, sans être finalement jamais rassasié. Dans l’autre, nous voulons cultiver notre jardin, nous occuper de notre famille et de notre maison, participer à la vie de notre village, où nous trouvons joie, paix et plénitude.

Dans un cas, l’unité est une univocité, où tous deviennent semblables au Maître qui régit chaque chose du haut de sa superbe, et que l’on veut finalement tous finir par remplacer.

Dans l’autre, l’unité se vit dans la diversité des personnalité où chacun a sa place et peut exprimer librement ses dons, talents et charismes.

Dans un cas, c’est la haine et la division, même si l’on fait corps.

Dans l’autre, c’est la charité et la communion.

Qui est Jésus pour toi ?

Un juge tyrannique qui domine de loin sur le monde, à qui il faut obéir sans réfléchir et qu’il faut imiter quitte à devenir tous pareils ?

Ou un ami… Et plus qu’un ami, un Dieu d’Amour qui se fait petit enfant dans tes bras, dans ton sein par son Esprit-Saint, pour renouveler en toi tout son mystère ? C’est-à-dire pour déployer en toi le mystère que tu es seul à porter au sein de l’humanité, celui qui est ta vocation : ta manière unique d’aimer, de connaître et de servir.

Jésus a dit : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Mc 3, 35).

Il a bien dit une mère : c’est-à-dire que le Christ est enfanté en nous par l’Esprit-Saint comme il a été enfanté en Marie. Il prend chair de notre chair : nous devenons par lui, avec lui et en lui, une sorte de sainte famille, un foyer brûlant d’amour et de charité. Et cela est vrai pour chacun de nous, par l’Alliance à la Trinité. Et nous devenons les uns avec les autres autres une communion de foyers où se déploient des mystères différents et uniques pour glorifier tous ensembles la Trinité dans ses différentes perfections.

Le mystère chrétien est une communion de communions, une communauté de communautés, une famille de familles, un foyer de foyers.

L’a-t-on vraiment compris ?

Nous voyons depuis l’origine que l’Église se divise en églises locales, en ordres différents, en communautés diverses et variées, en de multiples familles, groupes, associations, etc. Mais en a-t-on pris la pleine mesure ?

On entend que dans la Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit-Saint sont chacun pleinement dans le don d’eux-mêmes en ne retenant rien pour eux… Je pense qu’il y a là quelque chose d’un peu biaisé qui peut nous pousser pour être à leur image à un don malsain où l’on s’oublie complètement. Il se constitue en fait dans le Père un foyer d’amour, dans le Fils un foyer d’amour et dans l’Esprit-Saint un foyer d’amour… Chacun goûte en lui-même une union féconde qui se partagent dans ces trois foyers d’amour. On a du mal à saisir les contours de ce mystère. C’est normal, car Dieu nous dépasse complètement. Si l’on pense avoir compris, alors c’est que ce n’est pas Dieu.

Dieu renouvelle en chacun de nous son mystère, et nos maisons, nos vies, deviennent avec le Christ des foyers d’amour. Et le Royaume de Dieu est un feu où l’on distingue des communautés de familles, des communions de foyers.

Les anges ne sont pas exemptes de cela. La Tradition les divisent en neuf chœurs regroupés en trois hiérarchies : Séraphins, Chérubins et Trônes, puis Dominations, Vertus et Puissances, et enfin Principautés, Archanges et Anges. On voit là déjà neuf communautés, regroupés en trois communautés de trois communautés.

Mais je pense qu’il faut aller un peu plus loin, car cela donne encore l’impression que chaque chœur, qui est composé pour certains de myriades et de myriades d’anges forment encore des groupes monolithiques. Et les noms même de certains chœurs peuvent suggérer une tentation de pouvoir étranger à l’Évangile, sur les chœurs inférieurs et sur nous.

« Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous » (Marc 10, 42-44).

En fait, il faut comprendre que chaque ange est un foyer d’amour. C’est en tout cas notre thèse. À mi-chemin entre Dieu et nous, ils tiennent de Dieu d’être chacun amour et pluralité, et comme nous ils ont chacun leur propre personnalité, leur mystère unique, pour l’exprimer dans la grande assemblée. Ils sont de ce point de vue-là une personne, tout en étant une communauté, une famille, un mystère, que l’on pourrait qualifier de masculin-féminin-enfantin, d’union et de fécondité. La tradition dit qu’ils sont chacun une espèce. On les a imaginés être des individus comme nous ; en fait, tout un étant un, ils sont chacun trois existences unis dans l’amour et dans un même mystère (cf notre article Des anges, de leur existence et de leur sexe). Ils sont chacun une famille pour exprimer un même mystère d’une manière masculine, féminine et enfantine. Et ils soutiennent l’humanité pour réaliser ce modèle, d’abord dans les familles naturelles, puis dans l’accueil du Verbe qui se fait chair dans notre chair, en chacun de nous. Et c’est ainsi qu’ils servent et s’unissent à la Divinité : en servant son accueil au sein de l’humanité. Leur fonction est de servir le bon déploiement de la vie au sein de l’humanité. Ils rayonnent de la divinité en vivant eux-mêmes de l’amour, de l’union et de la fécondité, et en nous aidant à aimer. Et quand la Vie elle-même se fait chair pour habiter en chacun de nous, les voilà qui se mettent à servir les âmes humaines comme autant de trônes pour la divinité.

Les anges sont donc chacun des foyers. Ils forment entre eux des communautés de familles, des communions de foyers. Ils sont comme le ciel immense fait de millions de milliards de milliards de planètes regroupés par étoiles, par constellations, par galaxies, par amas de galaxies, etc. Nous aurons l’éternité pour nous promener dans ce Ciel immense et découvrir ces inconcevables splendeurs.

Alors, je voudrais suggérer d’autres noms pour certains chœurs afin de mieux exprimer ce mystère. Les noms habituels sont tirés d’antiques traditions, dont on trouve l’écho dans certains textes bibliques, qui ont été synthétisés au Moyen-Âge dans la classification que l’on connaît. Mais rien n’empêche d’en suggérer d’autres plus précis. Certains nom sont à garder, comme les noms de Séraphins de Chérubins, de Trônes, d’Archanges et d’Anges, car l’Écriture et la Tradition en usent beaucoup. Les autres peuvent être considérés autrement.

Je suggérerais donc : Séraphins, Chérubins et Trônes, puis Communions, Communautés et Familles, et enfin Foyers, Archanges et Anges.

Comment voyez-vous le Ciel ? Comme une domination qui exercent sur vous sa force et sa puissance pour régir en prince vos vies ? Ou comme une communion de communautés et de familles qui vous entraînent dans le feu de l’amour et de la charité dans une sorte de danse mélodieuse ? Comme un monde d’individus solitaires sans personnalité ? Ou comme des étoiles scintillantes de lumière et d’amour qui chantent les merveilles de la Divinité en vivant en elles-mêmes son mystère et en en reflétant un aspect particulier, une note particulière, dans la grande symphonie.

Saint Jean a vu cela. Cela transparaît dans son œuvre. Il a reposé sur le sein de Jésus, il a entendu les battements de son Cœur et il a compris que le Christ voulait renouveler en chacun de nous son mystère. Et saisi par cet amour, il a pu être au pied de la Croix où le Fils de Dieu manifeste le grand mystère qu’il se livre entre nos mains pour s’unir à chacun de nous.

Judas n’a pas compris ou voulu de ce mystère. Il a mangé dans le plat en même temps que Jésus et l’a livré par un baiser. C’est-à-dire qu’il a voulu être un vis-à-vis de Jésus, un égal, un semblable… Il a voulu le pouvoir et la domination, plutôt que d’accueillir Jésus en son sein.

Jésus vient faire l’unité en s’unissant à chacun de nous : on le trouve donc en nous et au-delà de nous…

Saint Pierre et les autres apôtres n’ont pas compris… Jésus leur demande souvent s’ils comprennent ce qu’il dit, et avec présomption, ils répondent généralement par l’affirmatif, ce qui fait dire à Jésus qu’il faudra par la suite faire du neuf avec l’ancien, c’est-à-dire expliciter le mystère qui n’a pas été pleinement compris (Mt 13, 51-52). Et saint Pierre a beaucoup de mal à accepter que Jésus lui lave les pieds (Jn 13, 8), qu’il s’abaisse ainsi comme un inférieur pour venir en lui comme un enfant en le reprenant à la racine de son être. Et tel Isildur dans le Seigneur des Anneaux échouant à la montagne du Destin, il ne sera pas au pied de la Croix. Et même si la victoire est acquise, l’anneau unique ne sera pas brisé…

Et nous en sommes là… Cet anneau continue à faire des ravages, à faire revenir l’ombre et la ténèbre. Et même ceux qui ont reçu de grands charismes de la part de Dieu n’ont pas la maturité et la force de résister à instaurer d’une manière ou d’une autre un esprit de domination, à penser les choses d’une manière univoque au lieu d’entrer dans la communion de mystères différents.

Les hommes d’Église sont ainsi tentés par le syndrome de Saroumane : voyant leur impuissance à réaliser l’œuvre de Dieu, ils peuvent devenir prêts à tous les subterfuges pour continuer à régir le monde, serait-ce même en s’alliant aux ténèbres.

Ils devraient se sentir comme dépositaire de la flamme d’en-haut, pour embraser le cœur de chacun du feu de l’Esprit-Saint et nous installer par et avec Jésus dans une communauté de familles, dans une communion de foyers, où chacun devient de plus en plus libre, car toujours davantage susceptible d’exprimer son mystère en union d’amour avec les autres… Et dans cet embrasement du règne de la charité, signes et prodiges montreraient que l’Évangile est vraiment vécu. Au lieu de cela, c’est souvent leur propre personnalité, leur propre mystère, leur propre manière de faire et de penser qu’ils imposent aux autres du haut de leur autorité. Que ce soit consciemment ou inconsciemment. Et alors le mystère se rabougrit, les signes disparaissent, l’ombre s’étend… Et l’on s’épuise, car l’on cherche à reproduire des modèles étroits et figés au lieu de laisser le Verbe prendre chair en nous par l’Esprit-Saint.

Et beaucoup ont tourné le dos au christianisme, car ils ont été déçus…

Alors que chacun s’examine, et fasse disparaître de sa vie les vieux ferments.

C’est comme des parents qui savent que leur enfant doit quitter un jour le foyer familial, que sa destinée est de grandir en autonomie, et finalement de devenir un jour leur égal, leur frère, leur sœur, au sein d’une même communauté d’adultes, où chacun est unique, où tous sont différents. Ainsi quelqu’un qui a une mission ecclésiale de quelque sorte qu’elle soit doit considérer que les autres sont par vocation ses égaux, et que son but est d’en faire des frères et des sœurs en Christ. Les missions et les rôles peuvent être différents pour que grandissent le corps du Christ, pour que s’accomplisse l’œuvre de Dieu, mais au final nous sommes tous des personnes dans lesquels le Christ vient renouveler son mystère : des foyers d’amour qui entrons en communion avec les autres foyers d’amour.

Bien sûr, tous ne sont pas égaux au Ciel : de fait, un Séraphin n’est pas un Archange… Mais chacun est un foyer d’amour.

Quant à nous, nous sommes tous de la même pâte. Même si certains sont élus pour un temps pour manifester dans l’histoire ce que sont les anges des chœurs supérieurs par leur rôle ou leur fonction, ils ne faut finalement pas trop faire de différences entre nous dans notre destinée ultime. Les seuls à être vraiment différents sont Marie et Joseph, car ils ont accueillis l’Enfant-Jésus, et ont reçus missions de l’enfanter aussi en nous. Ils sont nos parents dans le Royaume pour nous manifester le mystère de Dieu dans sa totalité, quand chacun de nous manifestons un aspect particulier du mystère. Marie et Joseph ont besoin de nous pour contempler cette multitude de mystères différents. Et nous avons besoin d’eux pour percevoir l’unité du mystère de Dieu. Ils ont reçus pour cette mission la capacité d’être présents à chacun de nous à chaque instant, comme des parents bienveillants. C’est un grand mystère. Mais c’est la seule exception à la règle générale de l’humanité.

Confions-nous donc à Marie et Joseph qui sont présents à chacun de nous pour que le mystère de la Sainte Famille se renouvelle dans nos cœurs par l’accueil de Jésus dans notre chair. Et devenons des foyers brûlants de charité où Dieu renouvelle son mystère… Entrons dans le mystère du Royaume qui se manifeste comme une communion de familles, comme une communauté de foyers. Contemplons le Ciel qui chantent ce mystère de mille manières. Soyons émerveillés tels des enfants. Servons dans nos communautés de proximité pour qu’elles manifestent le mystère de Dieu selon leur appel et leur particularité, différentes des autres communautés, mais unies à elles dans l’amour.

Et l’anneau unique sera brisé.

L’Église est né il y a deux mille ans, c’était un bébé, puis une jeune enfant… Elle a grandi, en taille, en sagesse. Elle a montré une beauté que nous n’avions pas imaginée. Ses organes se sont développés. Des formes et des rondeurs sont apparus. Des seins se sont formés. Sa chevelure est devenue resplendissante. Alors est venu le temps des fiançailles, puis des épousailles…

Et aujourd’hui, un cri se fait entendre : « Voici l’époux qui vient, venez à sa rencontre. » (Mt 25, 6). C’est l’anneau des épousailles que le Christ vient passer à notre doigt, en se faisant petit enfant dans notre sein, pour être accueilli chez nous comme il a été accueilli chez Marie et Joseph. C’est un mystère à vivre dans la nuit, dans la foi, dans l’invisible, mais qui suscite une joie, une paix et une plénitude bien réelles, et qui permet à l’Esprit-Saint de se répandre dans le monde par des signes bien réels eux aussi.

Du Cantique des Cantiques 8, 5-10 :

« CHŒUR – Qui donc est celle-ci qui monte du désert appuyée sur son bien-aimé ?

LUI – Sous le pommier, je t’éveille, là où ta mère t’a enfantée ; là, elle t’a enfantée et mise au monde.

ELLE – Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras.

CHŒUR – Car l’amour est fort comme la Mort, la passion, implacable comme l’Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine. Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter.

CHŒUR – Un homme donnerait-il toutes les richesses de sa maison pour acheter l’amour, il ne recueillerait que mépris. Nous avons une petite sœur qui n’a pas encore de seins. Que ferons-nous pour notre sœur le jour où l’on parlera d’elle ? Sera-t-elle un rempart ? Nous lui bâtirons un créneau d’argent. Sera-t-elle une porte ? Nous la munirons d’une barre de cèdre.

ELLE – « Je suis un rempart, mes seins sont des tours ! Et je suis devenue à ses yeux celle qui a trouvé la paix. »

Je voudrais me risquer pour finir à prophétiser sur les prochaines années. Je peux me tromper, car je suis faillible. Se tromper dans une prophétie ne fait pas de nous un faux prophète, mais c’est seulement être humain. Quand on a la vision de quelque chose, et que l’on pense que cela vient de Dieu, il faut oser le dire avec humilité, en demandant au Seigneur de faire fructifier ce qui vient de lui, et de rendre inopérant ce qui ne vient pas de lui. Puis progresser avec le temps pour grandir en maturité. Nous avons tous reçus l’Esprit-Saint à notre baptême et à la confirmation, nous sommes prêtres, prophètes et rois. Cela nous donne la légitimité pour parler au nom de Dieu, pour oser l’écouter à l’intime de nous-mêmes, et exprimer ce qu’il met dans nos cœurs, à la condition d’accepter que nous soyons des intermédiaires faillibles et de ne faire que proposer avec charité nos prophéties au jugement des autres, sans les imposer.

Je vois un chemin de trois années à partir de maintenant, où le signe de la Sainte Famille sera de plus en plus visible. Je le vois poindre progressivement, calmement, comme une brise légère venue réchauffer un monde fatigué. Dans le secret des cœurs et des foyers, il n’y aura plus de doute sur le chemin que Dieu initie pour notre temps.

Ce sera au début des signes par-ci, par-là, que certains verront et recueilleront, comme une annonce. Cela sera des signes très simples, jusqu’à des signes plus miraculeux (lévitation, guérison,…). Puis ce sera des signes plus forts venus en des temps d’épreuves : guérisons en masse, rémission accordé à un monde en déroute, guerre arrêtée… Puis viendra le signe de la Sainte Famille, en grand dans le Ciel. L’orage qui sévit lancera ses derniers éclairs et disparaîtra.

Viendront alors sept années de vaches grasses, où il faudra se préparer à la grande épreuve. D’un côté, des chemins de renouveaux s’ouvriront de partout. Mais de l’autre, les puissances ténébreuses se prépareront à revenir à la charge. Il ne faudra pas oublier. Il faudra se mettre en route. Car en ces jours, il ne sera plus question de s’appuyer sur ses propres forces, ni de compter sur les structures du monde. Il faudra être enraciné dans l’Esprit-Saint, et dans des communautés de proximité pieuses et résilientes qui seront autant d’arches de Noé.

Viendront ensuite sept années de vaches maigres…

Et Dieu donnera l’Esprit-Saint en abondance pour fonder au-delà de l’épreuve un monde renouvelé, celui de la Civilisation de l’Amour.

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