La foi

Icône de Jésus et de la parabole du Semeur

« La foi est la substance des choses que l’on espère, une conviction de celles qu’on ne voit point. » (He 11, 1)

Comment définir la foi ? Pour certains, il s’agit de vérités à croire. Pour d’autres, d’un sentiment de vivre avec Dieu, ou d’une confiance en Dieu d’être sauvé. On dit que la foi donne une loyauté cultivée par le Saint-Esprit et elle permet de déplacer les montagnes.

Le Catéchisme de l’Église catholique dit au numéro 150 : « La foi est d’abord une adhésion personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps, et inséparablement, l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélée. »

La foi est donc une adhésion à Dieu, une adhésion à l’irruption de la vie divine dans nos vies. Il ne s’agit pas d’adhérer à un Dieu lointain. Mais d’être rejoint au cœur de nos vies par la vie divine qui nous dépasse complètement, et nous entraîne dans une relation d’amour avec ce grand Dieu Trinité qui nous aime d’un amour ardent.

Cette vie divine est en même temps vérité, car elle nous dévoile qui est Dieu, et nous demande de Lui donner notre assentiment. Et elle est aussi chemin, car elle nous entraîne dans ses mouvements de vie et d’amour. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » a dit Jésus (Jn 14, 2-5).

La foi peut être implicite, quand nous adhérons à la vie divine sans savoir ce qu’elle est vraiment : le Dieu Trinité venu en Jésus-Christ. C’est ce qui permet aux non-chrétiens d’être sauvés. Mais il vaut mieux que la foi soit explicite pour que rien ne puisse freiner l’irruption de la vie divine en ce monde. La foi est aussi plus ou moins consciente : nous en avons plus ou moins la perception. Mais si nous avons la foi, il est toujours possible d’adhérer encore et davantage à la vie divine, serait-ce dans la nuit. Dieu sur cette Terre reste caché. Parfois, par les yeux de l’âme, nous pouvons percevoir sa présence. Parfois, cela est plus difficile. Il reste que la vie de l’Église nous offre les moyens de le choisir toujours davantage.

La foi est donc l’adhésion à la vie divine qui fait irruption en nous. L’espérance consiste à croire et vouloir que cette vie divine nous sera donnée tout au long de notre vie et dans l’éternité, et qu’il nous sera possible de toujours y adhérer. La charité est le déploiement en nous de la vie divine qui nous fait vivre et aimer comme Dieu vit et aime. Au Ciel, la foi sera accomplie, car nous aurons pleinement adhéré à la vie divine. L’espérance sera accomplie, car cette adhésion sera pour toujours d’une manière irrévocable. Alors la charité demeurera éternellement : ce sera le déploiement de la vie et de l’amour de Dieu en nous, autour de nous, partout.

Au paradis originel, au centre, se trouvait l’arbre de vie, qui était ce jaillissement de vie divine où nous nous abreuvions : là, la grâce coulait à flot. Le serpent diabolique nous en a détournés pour nous mener vers l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est-à-dire vers le fait de vouloir comprendre le bien et le mal sans d’abord pleinement adhérer à la vie divine. Et nous sommes tombés, car nous n’étions pas à la hauteur. Notre choix aujourd’hui doit être de faire le chemin inverse : adhérer à Jésus-Christ et à l’Esprit-Saint même si nous ne comprenons pas vraiment qui est Dieu, quel est son projet, et pourquoi il y a le mal.

La vie divine fait irruption en ce monde par les sacrements. En particulier, l’Eucharistie permet d’adhérer à Dieu en Jésus-Christ. C’est un chemin de vie qui nous est offert.

La vie divine dépasse la vie humaine et même la vie angélique. Et cela doit se voir : par des miracles, des guérisons, des délivrances… « Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » (Mc 16, 17)

Aujourd’hui, une permission divine fait que beaucoup de nos communautés chrétiennes ne vivent plus de telles signes, qui étaient le lot des premières communautés, et de beaucoup dans l’histoire de l’Église. Cela peut être un manque de foi. Mais cette absence de signes fut aussi le cas de Jésus lors de sa dernière semaine et de sa Passion. Cependant, après, vient la Résurrection. Et c’est ce qui nous attend !

Bientôt, ce sera la Pentecôte où nous recevrons l’Esprit-Saint… L’aboutissement de le venue de Jésus et de sa Passion, c’est le don de l’Esprit-Saint. Et l’aboutissement du don de l’Esprit-Saint, c’est la naissance de Jésus en nous, comme il est venu en Marie. Et l’aboutissement de la venue de Jésus dans notre chair, c’est que nous donnions l’Esprit-Saint pour le salut du monde et la gloire de Dieu le Père. Voilà ce qu’est un chrétien. Voilà ce qu’est la foi. Et cela peut déplacer les montagnes et nous faire faire des signes et des prodiges : avec humilité, pour la gloire de Dieu et l’amour fraternel.

Alors, il faut dire au Seigneur : Je veux vivre avec toi, par toi et pour toi, à ta mesure et non à la mienne. Le reste n’a pas d’intérêt. Jésus sème la foi dans nos vies. Parfois elle tombe au bord du chemin, parfois dans les cailloux, parfois dans les épines, et parfois dans la bonne terre. À nous d’ouvrir notre cœur, pour que le Royaume de Dieu grandisse en nous et porte beaucoup de fruits.

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