Les quatre mystères

Le Tétramorphe – les quatre évangélistes

Il ne s’agit pas ici de parler des quatre mystères du rosaire, mais des quatre mystères de la vie chrétienne : création, sanctification, rédemption, glorification. Notons au passage en parlant du rosaire que la création est plutôt un mystère joyeux, la sanctification un mystère lumineux, la rédemption un mystère douloureux et la glorification un mystère glorieux.

On constate que chaque personne est plus ou moins sensible à l’un ou l’autre de ces quatre mystères aux différents moments de sa vie, et que des époques et zones géographiques ont leur dominante davantage dans l’un ou dans l’autre. Or, toute vie chrétienne équilibrée demande de prendre en compte ces quatre mystères.

Quelqu’un de plus sensible à la création va nous parler d’épanouissement et de projets. Quelqu’un de plus sensible à la sanctification va nous parler des grâces reçues et à recevoir. Quelqu’un de plus sensible à la rédemption va nous parler de notre condition de pécheurs, des combats eschatologiques et va travailler à vider le purgatoire. Quelqu’un de plus sensible à la glorification va nous parler de ses fréquentations de la cour céleste (Trinité, anges, saints) et des splendeurs du paradis où il faut désirer aller.

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Pour une métaphysique de la vie

Si l’on parle aujourd’hui de métaphysique, nous avons souvent l’impression d’avoir affaire à quelque chose de triste et de très abstrait. Ce sont des mots et des concepts qui ne sont pas accessibles à tout le monde et qui pourtant sont censés régir notre manière de penser et de nous situer dans le monde. Nous avons tous l’image de ce métaphysicien assez terne qui joue avec les idées, mais qui paraît bien morose. Et de fait, en étudiant la métaphysique, nous avons parfois l’impression de nous éloigner de la vie. Ce n’est pas toujours le cas, mais nous pressentons au moins que nous en courons le risque.

Pourquoi ? Pourquoi, en nous rapprochant des principes de l’existence, nous semble-t-il partir loin de l’existence ? Pourquoi éprouvons-nous parfois des difficultés à faire un lien entre ces principes et une vie épanouie et heureuse ?

C’est qu’il y a une méprise, une erreur de la pensée, qui nous porte vers un intellectualisme lancinant. C’est que la vie a été remplacée par des concepts. C’est que la plénitude d’être du monde spirituel qui se déploie dans une existence riche et féconde a été remplacée par des abstractions de notre raison souvent de type mathématiques. C’est une méprise à la racine d’une perversion de la métaphysique et pour certains du rejet de celle-ci. Mais cela se cache parfois dans des formes qui nous laissent à penser que nous avons affaire à une métaphysique de l’être tout à fait compatible avec le mystère chrétien.

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De la science

La science moderne est une science physico-mathématique. Elle s’intéresse aux phénomènes du monde visible, elle est donc une physique. Et elle cherche à établir les lois quantifiables qui la régissent. Elle cherche dans la quantité ses principes d’explication. Elle fait donc usage des mathématiques pour l’établissement de ses théories.

Même si c’est une lunette particulière, c’est bien une lunette fascinante pour regarder le monde, pour en observer les contours, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Les choses se mesurent, se situent dans des repères, interagissent selon des forces et des lois. Depuis les particules élémentaires de la matière, jusqu’aux galaxies et amas de galaxies, en passant par les atomes, les molécules, les ADN, les ondes, les planètes et les astres, tout semble observable, quantifiable et mesurable. Le monde est une étendue mesurable. Le scientifique, c’est celui qui sait établir les lois quantifiables de l’univers.

Tout semble montrer à l’esprit moderne que c’est là l’ordre du monde, ce qui fonde la consistance des choses. Le monde est régi par des lois quantifiables. Il ne faut pas croire cependant que cela se fasse d’une manière mécanique et déterminée comme on a pu le penser par le passé. La science moderne a montré que les lois fondamentales de l’univers laissent une part immense à l’indétermination et au hasard. Notons que cela peut avoir la conséquence fâcheuse que les choses n’ayant pas d’autre consistance que quantifiable, elles sont malléables au gré de nos désirs.

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Des animaux et des hommes

On dit généralement que l’animal a une conscience animale où il fait ses choix pour chercher les plaisirs et fuir les peines. C’est ce que l’on appelle son estimative qui est un sens interne et qui s’explique uniquement par les lois de la matière, sans aucune idée de spiritualité ni de libre-arbitre. Cependant, l’on constate qu’une certaine harmonie supérieure s’installe au sein de la nature dans des écosystèmes élaborés ; cela est déjà vrai au niveau de chaque espèce animale, mais cela est vrai de manière plus vaste entre les multiples animaux, végétaux et minéraux. Les animaux ne sont-ils donc guidés que par leur propre instinct les portant au plaisir ? Ou y a-t-il une force supérieure de la nature qui orienterait leur agir vers un déploiement de vie plus vaste ?

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La vie en abondance

Une peinture de Vernet

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » Jn 7, 38.

Le Christ est ressuscité !

Et le Seigneur Jésus s’approche de nous et nous appelle à lui, car il veut nous donner la vie en abondance. Elle a jailli du tombeau ! Et il veut se servir de nous pour la répandre dans le monde.

Mais qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce donc que cette chose si précieuse que l’on cherche à garder, tout en étant capable de la gaspiller grandement ?

La vie est ce puissant dynamisme qui fait que l’être se déploie dans ses diverses potentialités. C’est une disposition profonde de toute chose pour sa propre réalisation. La vie est encore plus fondamentale que le vouloir ou la vertu. Le vouloir accompagne la vie en l’orientant dans le choix du bien. La vertu est le dynamisme de nos diverses facultés, là où la vie est le dynamisme de l’être. Nous prenons ici la notion de dynamisme dans le sens d’une disposition stable pour se réaliser dans sa finalité.

La vie est analogique, elle admet une multitude de réalisations selon les différents êtres concernés. Il y a la vie du Cosmos qui se laisse voir dans son orientation vers l’avènement du vivant. Il y a la vie des végétaux que l’on caractérise par leur âme qui n’est que matérielle et point spirituelle. Il y a la vie des hommes qui est d’abord spirituelle tout en se déployant aussi dans le monde matériel. Il y a celle des anges qui est purement spirituelle. Et il y a celle de Dieu qui se déploie dans une éternité au-delà de tout temps dans sa plénitude d’être et de spiritualité.

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