L’Enfant-Dieu

Francisco de Zurbarán, Une Vierge à l’Enfant

Au cœur de nos vies vient naître l’Enfant-Dieu… C’est le mystère que nous fêtons aujourd’hui à l’Annonciation. Par le oui de Marie, l’Enfant-Dieu a fait irruption au cœur de l’humanité. C’est le mystère que nous fêtons à chaque Noël. Dieu est né à Bethléem, mais il veut surtout naître aujourd’hui dans nos cœurs. Un mystique allemand du 17ème siècle, Angelius Silesisus, disait : « Christ pourrait être né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas en ton cœur aujourd’hui, c’est en vain qu’il est né. »

Car c’est un grand mystère : le Dieu très grand, le Très Haut Seigneur, s’est fait petit enfant en Jésus-Christ. Et ce grand Jésus-Christ, qui vient récapituler toute chose en lui, se fait petit enfant dans nos bras, dans nos cœurs, dans nos corps, dans nos âmes. Il vient naître en nous, dans sa chair, dans notre chair.

Quand on regarde le christianisme, toute sa mystique, toute son ascèse, toute sa théologie, tous ses chemins et ses détours, qui nous conduisent vers la perfection divine, il faut faire attention dans nos mouvements de conversion à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le bébé, en l’occurrence, c’est Jésus fait chair. Sans lui, le christianisme, qui est une bonne nouvelle, risque de se transformer très vite en mauvaise nouvelle.

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Un monde à rénover

Antoine de Saint-Exupéry et le Petit Prince

Le Forum de Davos qui influence beaucoup les élites mondiales a choisi pour thème de ses rencontres en mai à Singapour : « la Grande Réinitialisation ». C’est aussi le titre d’un livre du fondateur de ce forum Klaus Schwab, écrit l’année dernière à l’occasion de la crise que nous traversons. Le monde serait comme un programme informatique devenu fou dont il faudrait faire table rase pour mettre en place un nouveau logiciel plus performant. Il s’agit de passer du monde d’avant qui est en échec, au monde d’après.

Quand on connaît certains principes de la pensée hégélienne qui sous-tendent le monde moderne, cela fait peur. Tout y est vu sous forme d’opposition et de négation, et c’est en détruisant que l’on crée du neuf.

Quand on constate les tendances de l’esprit contemporain, animé par exemple par le principe de disruption, cela fait peur. Il s’agit de sortir de tout ce qui nous limite et nous freine, pour, dans la désintégration de ce que nous avons été, faire advenir ce que nous voulons être.

De tels schémas de pensée ne mènent qu’au chaos et à la mort. Et, en l’occurrence, ils sont utilisés par ceux qui détiennent la puissance et l’argent pour des intérêts qu’il nous serait difficile de considérer pour le bien des gens.

C’est pourquoi, au lieu de la Grande Réinitialisation, nous prônons une Grande Rénovation. Notre monde est une Maison Commune à rénover. Des choses sont abîmées, des choses ont vieillies, à certains endroits elle prend l’eau. Il faut la restaurer.

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Très-humanisme et spiritualité

Le ciel et la Terre – Le livre des œuvres divines
de sainte Hildegarde de Bingen

Notre époque nous conduit non seulement à chercher à être humain, mais aussi à être très humain.

D’immenses courants nous entraînent vers un individualisme où l’on se replie sur soi, ou vers un utilitarisme où l’on use de l’autre ou de la création pour son propre intérêt. Nous nous retrouvons loin des beautés de la nature, loin de la splendeur des rencontres, au profit d’un monde de plus en plus virtuel et auto-référencé. La technique nous offre de quoi transformer la matière humaine dans une direction qui paraît hors de contrôle. L’opposition entre un idéal porté par un grand nombre et la réalité où l’on évolue est grande. Des conflits latents ne demandent qu’à surgir et à nous entraîner dans des abîmes sans nom. La finance règne. Le profit fait sa loi. La technique s’immisce partout.

Pourtant, il y a des courants de vie qui nous portent à bâtir un monde meilleur, un monde où l’amour est le sel et le ferment de l’existence. Et l’on s’oriente vers des œuvres sociales et solidaires. L’on fait le choix de la joyeuse sobriété. L’on cherche à concilier l’économie, l’écologie et l’humain. L’on agit pour une économie au service de la communion, de la commune unité où tous et chacun, en particulier les plus pauvres, peuvent se réaliser dans le respect de leur dignité. L’on espère que ces efforts ne seront pas vains, et qu’adviendra une authentique civilisation d’amour.

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Le très-humanisme mystique

“Très” veut dire “beaucoup” et “au-delà de”. Il s’agit, pour le très-humanisme, de servir beaucoup l’homme et au-delà de l’homme.

Le titre de la vidéo ci-dessous ne veut pas dire qu’il s’agit d’une nouvelle idéologie prétendant sauver le monde. Mais il veut dire que le très-humanisme est une posture existentielle nous permettant d’entrer dans le mystère de la vie, en la respectant, et en accueillant le salut qui vient d’au-delà de nous, et ultimement de Dieu. On le qualifie donc de mystique.

Les deux principes fondamentaux du très-humanisme :

  • Respecter la dignité inaliénable de chaque personne humaine.
  • Servir ensemble le mystère de la vie et de l’amour qui nous dépasse.

Pour aller plus loin, vous pouvez regarder les articles suivants :