Pour une métaphysique de la vie

Si l’on parle aujourd’hui de métaphysique, nous avons souvent l’impression d’avoir affaire à quelque chose de triste et de très abstrait. Ce sont des mots et des concepts qui ne sont pas accessibles à tout le monde et qui pourtant sont censés régir notre manière de penser et de nous situer dans le monde. Nous avons tous l’image de ce métaphysicien assez terne qui joue avec les idées, mais qui paraît bien morose. Et de fait, en étudiant la métaphysique, nous avons parfois l’impression de nous éloigner de la vie. Ce n’est pas toujours le cas, mais nous pressentons au moins que nous en courons le risque.

Pourquoi ? Pourquoi, en nous rapprochant des principes de l’existence, nous semble-t-il partir loin de l’existence ? Pourquoi éprouvons-nous parfois des difficultés à faire un lien entre ces principes et une vie épanouie et heureuse ?

C’est qu’il y a une méprise, une erreur de la pensée, qui nous porte vers un intellectualisme lancinant. C’est que la vie a été remplacée par des concepts. C’est que la plénitude d’être du monde spirituel qui se déploie dans une existence riche et féconde a été remplacée par des abstractions de notre raison souvent de type mathématiques. C’est une méprise à la racine d’une perversion de la métaphysique et pour certains du rejet de celle-ci. Mais cela se cache parfois dans des formes qui nous laissent à penser que nous avons affaire à une métaphysique de l’être tout à fait compatible avec le mystère chrétien.

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Des diverses analogies

L’analogie est un procédé au cœur de la philosophie, au cœur de la métaphysique. C’est elle qui permet d’entrer dans le mystère des choses de ce monde, d’en découvrir les beautés et les diversités. Perdre l’analogie, c’est tomber dans l’univocité où tout est pareil, ou dans l’équivocité où tout est différent et où il n’y a plus de liens entre les choses. C’est aussi perdre la compréhension du monde de Dieu à partir des choses de ce monde.

On constate aisément qu’il existe plusieurs domaines d’application de l’analogie. Elle est utilisée dans le rapport entre la substance et les accidents. Elle est utilisée entre les substances du monde sensible, homme compris. Elle est utilisée entre les substances spirituelles. Elle est utilisée pour comparée le monde matériel et le monde spirituel. Elle est utilisée au sein du monde matériel. Et elle est utilisée au sein du monde spirituel. Pour bien comprendre l’analogie, il convient de bien comprendre ses diverses utilisations, car elle-même est analogique. Il n’y a pas une seule analogie, mais plusieurs.

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De la participation

Illustration de l’allégorie de la caverne de Platon

Platon prétendait que les êtres participaient des Idées éternelles. Un être est beau car il participe de l’idée du Beau. Cette Beauté est plus grande que lui, l’enveloppe de toute part. Dieu aurait créé le monde en contemplant l’idée du Monde. Et l’on voit apparaître le monde des Idées, un monde immense qui dépasse le monde sensible, un monde dans lequel nos esprits sont plongés et où ils contemplent les perfections éternelles. C’est là le monde réel, loin de l’illusion du monde sensible.

Aristote a beaucoup critiqué ce monde des Idées. Il trouvait que la participation platonicienne n’était pas expliquée, que c’était de la poésie. Pour lui, nos idées sont dans nos esprits, ce sont nos concepts que nous abstrayons en regardant le monde sensible. Il a repris le fait qu’elles dépassaient le monde matériel, mais il ne les a pas situées en dehors de nous-même.

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