L’Église peut-elle changer le monde ?

« Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais. » Jn 17, 15

Le rapport entre l’Église et le monde a toujours été complexe. Aujourd’hui, nous pourrions nous demander d’ailleurs s’il n’y pas une confusion entre ce que l’on appelle le monde et la société mondialiste. De fait, on entend des personnes qui disent de ceux qui cherchent des chemins alternatifs à côté de la société moderne financière, technique et consumériste qu’ils quittent le monde, comme nous le dirions d’un religieux. Or le monde est tout autant dans ces sociétés alternatives et souvent très locales que dans la société internationalisée. De fait, ces personnes continuent à se mettre en couple, à avoir des enfants, à travailler d’une manière ou d’une autre pour subvenir à leurs besoins, à s’intéresser aux dynamiques de leur lieux de vie dans leurs dimensions sociales, environnementales et même économiques (dans le sens restauré de gestion d’une maison), etc. À ce propos, on entend chez ces personnes un intérêt de plus en plus croissant pour la spiritualité et même le fait religieux qui suscite déjà, nous l’avons constaté, des conversions et des baptêmes, qui ne sont peut-être que les prémices d’un grand renouveau pour l’Église.

Et dans le sens inverse, le société mondialiste semble être chez certains le symbole et la réalité du monde déchu livré au diable. Et les chemins de compromission de l’Église avec lui semblent alors nous conduire dans l’abîme, comme le montre d’ailleurs très nettement la baisse de la pratique et des vocations.

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Des contes pour le Troisième Millénaire

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Saint Jean l’évangéliste à l’île de Patmos

« Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d’une nuée ; au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre ; et il cria d’une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j’allais écrire ; et j’entendis du ciel une voix qui disait : Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, et ne l’écris pas. Et l’ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps, mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. » Livre de l’Apocalypse 10,1-7

Que sera le Troisième Millénaire ? De quoi sera-t-il fait ? Quel sera son mystère, sa vie, ses joies et ses peines ? Qui oserait répondre à de telles questions ? Des perspectives angoissantes habitent le monde d’aujourd’hui, qu’elles soient sanitaires, écologiques, sociales, géopolitiques ou spirituelles. Mais y aura-t-il des vérités profondes sur le monde, sur Dieu, sur les anges et sur l’homme qui nous auraient échappées et que l’on découvrira un jour ? Y aura-t-il des évènements capables de faire voler en éclat nos propres conceptions, ce qui fonde notre civilisation, et de nous mener vers des jours plus heureux, ou tout au moins différents, plus sombres ou plus merveilleux ? Ou faut-il simplement répéter toujours la même chose, chacun selon sa sensibilité et son éducation, en espérant que le camp du bien finira par l’emporter dans un combat qui semble ne jamais finir, et comme si nos idées étaient finalement celles de Dieu ?

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Mais où est le Ciel ?

Pour certains chrétiens, partir pour le Ciel, à la suite de Jésus et de Marie, c’est partir pour un lieu lointain, inaccessible, où la matière, si elle existe encore, ou si on la retrouve un jour, est toute spirituelle. Tellement spirituelle qu’elle semble avoir presque disparu. Et tout ce que l’on fera là-haut sera de louer et d’adorer le Seigneur, à genoux devant lui ; le reste étant désormais d’un autre temps.

Sans vouloir offusquer personne, si ce n’est les démons et autres ennemis de Dieu, cette conception est toute emprunte de manichéisme et autres spiritualités cathares. En réalité, le Ciel est plein de matière, de cette matière que l’on connaît. Le Ciel se situe dans notre ciel, dans notre cosmos, dans notre univers. Et si celui-ci paraît si grand, c’est justement que l’on aura le Ciel pour visiter le ciel. Le lieu physique où se situe le Ciel, c’est notre univers. Dieu n’a pas mis de la matière en dehors de la matière. Dieu ne nous a pas mis dans cet univers pour nous mener ensuite dans un autre. Certes, au Ciel, nous sommes dans la contemplation de l’essence divine et des espèces angéliques. Mais cette plongée dans le monde d’en haut ne nous fait pas quitter le monde physique que nous habitons. Là, la spiritualité s’y déploie dans la matière de mille manières pour la faire resplendir de la gloire de Dieu. Quand après la résurrection finale tous les morts auront retrouvé leur corps, ce qui sera vécu dans les profondeurs de l’âme se manifestera dans toute la matière du cosmos. L’humanité habitera le cosmos tout entier et, avec l’aide des anges et de Dieu, le rendra resplendissant des merveilles de la spiritualité.

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