La septième trompette

Aux cœurs meurtris, exténués,
Par des soucis où l’on perd pied,
Dieu vint un jour sur les nuées,
Dans un détour inespéré.

La voilà l’heure du septième ange,
Qui sonne en cœur dans un refrain,
Tout en douceur un chant étrange :
« Car le Seigneur t’a fait du bien. »

« Car le Seigneur t’a fait du bien. »
Alors c’est sûr levons les mains,
Et entonnons sur la trompette,
Cette chanson, colombe et chouette.

Qui sont les anges, jolie mésange ?
Le sais-tu bien, petit chrétien ?
Qui sont les anges, gros lion qui mange ?
Le sais-tu bien, griffon malin ?

Guerre-éclair

Autant voici la demi-Lune,
Autant surpris par infortune.
L’orage se lève à l’Orient,
Pour les fils d’Ève et puis d’Adam.

Premier malheur, blanche couronne,
Deuxième malheur, feu rougeoyant.
Plus de colombe, le ciel qui tonne,
Quand tout s’effondre, nos cœurs pleurant.

C’est un temps court, mais effrayant.
Survivrons-nous, c’est effarant.
Chagrins si lourds, désespérant.
Plus de salut, pauvres enfants.

Trois jours passés, et une moitié,
Nous sommes sauvés, Dieu soit loué !
Un nouveau jour si bienvenu,
Le Ciel accourt, ils sont venus !

Ô Eucharistie

Ô Eucharistie, ô Vie de ma vie.
Astre rougeoyant, ô Sang de mon sang.
Tu es là présent, Ô Eucharistie,
Toi le Corps vivant du Christ dans la nuit.

Et sur cette terre, exilés loin du Ciel,
L’Astre de Lumière réchauffe nos corps frêles.
C’est une existence toute eucharistique,
Où la douce présence n’est pas symbolique.
Attirés par elle, nous vivons pour elle.
Et Il nous étreint sur son cœur serein.

Un jour nous serons dans la vraie patrie.
Et là nous vivrons dans son vis-à-vis.
Attendant ce jour, confiant dans l’Amour,
Faisons-Lui la cour. Fixons-Le toujours.
Entrons dans la danse que forment les saints.
Farandole immense d’un bonheur sans fin.
Vivons devant Lui autour de son trône,
Dans cet aujourd’hui que Jésus nous prône.

Et quand nous serons dans la vraie Lumière,
Alors nous dirons les bontés du Père.
Nous exulterons par le Saint-Esprit.
Nous nous unirons au grand Jésus-Christ.
Nous glorifierons la Sainte Trinité ;
Nous nous aimerons pour l’éternité.

À l’Eucharistie, vouons notre vie.
C’est là le chemin sûr et très certain.
Son abaissement est vraiment très grand.
Servons-Le ici, comme Il nous le dit.

Louange et adoration

Devant l’Éternel, il n’y a rien de pareil
Que d’aimer sans mesure et donner sans usure.
Regarder les Beaux Yeux de ce Dieu amoureux
Les trouver si jolis et en être tout épris.

Et chanter sans fin le Cantique en refrain
Et danser sans frein la grande valse des saints.
Et trouver si beau le cantique de l’Agneau.
Et lever ses mains pour le louer sans fin.

Vivre d’amour dans ce monde sans détour
Où l’on est si heureux en Présence de Dieu.
Et vouloir L’adorer et Le remercier
Car c’est Lui qui nous a créés.

Un air de paradis

Joie d’aimer près de l’oranger
Et serein d’étendre la main
Pour cueillir le doux fruit
De l’arbre de la vie.

Roucoulement de l’oiseau joyeux,
Marche gracieuse du félin malin.
L’eau tombe de ses mains,
Et la source coule aux cieux.

Et la fleur pousse aux cieux.

Que demander en ce jour
Si ce n’est le bel amour ?
Pour que dans une douce flamme
Tout s’embrase dans nos âmes.

Et qu’un doux matin tout serein
Nous nous levions avec entrain
Pour marcher dans le jardin
Où jouent des biches et des daims.

Et sentir le plaisir
De la vie qui jaillit.
Et beaucoup se réjouir
D’être là et ici.

Et plonger dans ce monde
De la source féconde
Où nous nous unissons
D’un amour qui est don.

Et trouver la joie d’exister
Dans tant de beautés
Qui nous font désirer
Celui qui nous a créés.

Les montagnes

Ô vous douces montagnes
Qui culminez là-haut
Au repos des héros
Après longues campagnes.

Ô doux bruit de la nuit
Où se lève l’aurore
Ô ma joie quel trésor
Ces sommets inouïs.

La montée fatigante
Vers des cimes rutilantes
Laisse l’âme en émoi.

Mais un petit chamois
Au pelage gracieux
Dans ces cieux délicieux

Répand un joyeux air
Au creux du divin lieu
Où les austères pierres
S’embrasent de mille feux.