Pour certains chrétiens, partir pour le Ciel, à la suite de Jésus et de Marie, c’est partir pour un lieu lointain, inaccessible, où la matière, si elle existe encore, ou si on la retrouve un jour, est toute spirituelle. Tellement spirituelle qu’elle semble avoir presque disparu. Et tout ce que l’on fera là-haut sera de louer et d’adorer le Seigneur, à genoux devant lui ; le reste étant désormais d’un autre temps.
Sans vouloir offusquer personne, si ce n’est les démons et autres ennemis de Dieu, cette conception est toute emprunte de manichéisme et autres spiritualités cathares. En réalité, le Ciel est plein de matière, de cette matière que l’on connaît. Le Ciel se situe dans notre ciel, dans notre cosmos, dans notre univers. Et si celui-ci paraît si grand, c’est justement que l’on aura le Ciel pour visiter le ciel. Le lieu physique où se situe le Ciel, c’est notre univers. Dieu n’a pas mis de la matière en dehors de la matière. Dieu ne nous a pas mis dans cet univers pour nous mener ensuite dans un autre. Certes, au Ciel, nous sommes dans la contemplation de l’essence divine et des espèces angéliques. Mais cette plongée dans le monde d’en haut ne nous fait pas quitter le monde physique que nous habitons. Là, la spiritualité s’y déploie dans la matière de mille manières pour la faire resplendir de la gloire de Dieu. Quand après la résurrection finale tous les morts auront retrouvé leur corps, ce qui sera vécu dans les profondeurs de l’âme se manifestera dans toute la matière du cosmos. L’humanité habitera le cosmos tout entier et, avec l’aide des anges et de Dieu, le rendra resplendissant des merveilles de la spiritualité.
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