Le signe de Jonas

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » annonce le prophète Jonas dans la lecture d’aujourd’hui. Alors que nous sommes à quarante jours de Pâques, et que tant de signes nous montrent que notre monde va de mal en pis, comment ne pas prendre cette annonce pour nous et au pied de la lettre ? Comment ne pas voir que nous sommes dans un Carême de la dernière chance ?

Alors, comme les habitants de Ninive déchirant leurs vêtements, il nous faut déchirer nos cœurs. Oui, nous avons péché contre le Seigneur. Nous n’avons pas voulu qu’il règne sur nous. Nous nous sommes arrangés avec nos petits compromis. Nous avons réduit le mystère à nos propres vues. Nous n’avons pas écouté. Nous ne sommes pas vraiment entrés dans l’Alliance avec l’Éternel. Nous avons prétendu gérer nos vies à notre mesure sans vouloir être dérangés.

Le mal est insidieux et nous ronge. Tous. Aucune de nos bonnes œuvres ou bonnes intentions ne tient devant le Seigneur.

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »

Alors, puisque aujourd’hui tout peut basculer soit dans un chemin de mort si Dieu laisse le monde aller à sa perte, soit dans un chemin de vie si Dieu reprend en main notre destinée, il faut que monte de nos cœurs une prière constante.

Oui, Seigneur, nous voulons que tu règnes sur nous !

Oui, Seigneur, nous croyons en ton projet d’amour, et nous voulons y adhérer.

Oui, Seigneur, nous ne savons pas où tu nous mènes, mais nous voulons te suivre avec confiance.

Oui, Seigneur, viens nous déranger dans nos certitudes et reprendre en main la destinée du monde. Nous voulons une vie à ta mesure et non à la nôtre.

Nous croyons que tu es un Père plein de tendresse, et nous voulons vivre désormais près de toi.

Seigneur, je plonge dans ton Cœur brûlant d’amour ce monde qui ne te connaît pas et qui court à sa perte, et je te demande d’y envoyer ton Esprit-Saint pour le renouveler par ta Miséricorde.

C’est la dernière chance. C’est la dernière heure. La prière de nos cœurs peut tout changer, mais elle doit être insistante. Et fasse le Ciel que nous arrivions au jour de la Miséricorde en disant : « Oui, aujourd’hui, Dieu a visité son peuple. Oui ! Aujourd’hui, Dieu a ouvert pour nous un chemin de vie. Alors nous voulons le suivre en rendant grâce. »

Pour arriver jusque là, nous suggérions dans Corona Christi quelques neuvaines.

Or Dieu dit aujourd’hui dans l’Évangile qu’il a prévu pour nous guider le signe de Jonas. Qu’est-ce que ce signe ? En saint Matthieu, il est dit assez explicitement qu’il s’agit du signe de la mort et de la Résurrection du Christ, car Jonas a été durant trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson. C’est le signe de la Croix. C’est le chemin de Pâques. Le signe de Jonas est une invitation à passer de la mort à la vie, de quitter l’Égypte pour aller par le désert vers la Terre Promise. Ce n’est donc pas le signe grandiose de celui qui instaurerait son règne avec éclat dans un messianisme temporel, mais c’est un chemin d’humilité à la suite du Seigneur qui vient refaire nos cœurs pour ensuite refaire le monde.

L’Égypte aujourd’hui est en grande partie l’empire technocratique et financier qui use du numérique et des nouvelles technologies pour mieux nous asservir. Nous n’arriverons à la Terre promise où l’on use de ces techniques d’une manière harmonieuse qu’en passant par le désert où l’on accepte de s’en déprendre pour que nos cœurs puissent être refaits dans le silence, l’adoration et la rencontre. Reliés et connectés aux êtres, et non au virtuel numérique. « Poussière, tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » (Qo 12,7). Ô toi qui t’es enfermé dans le nombre, l’image et l’abstraction, tu vas retourner à la terre, à la chair, au réel, à la vraie vie. Nos cœurs ne sont pas prêts pour toutes ces techniques avancées, car Dieu n’y a pas la première place. Il faut nous en dépouiller, pour d’abord la Lui redonner. C’est-à-dire que dès que nous avons le choix ou l’opportunité de faire autrement que toutes ces avancées technologiques, alors il faut choisir cette autre voie. C’est-à-dire qu’il faut ménager des heures, des jours, des semaines, sans écrans, sans smartphones, sans télé. C’est-à-dire qu’il faut privilégier des techniques plus simples et des rencontres réelles. C’est-à-dire qu’il faut chercher des chemins pour vivre au moins de longs temps, si ce n’est tout le temps loin de ces technologies. Sinon, nous resterons prisonniers de l’Égypte ou nous mourrons dans le désert, car les courants de mort y sont trop forts. En Terre Promise, nous pourrons nous ressaisir de tout cela d’une manière équilibrée. Mais pour le moment, nous sommes en Égypte, et il nous faut passer par le désert (cf. Les trois unités). C’est l’avertissement du signe de Jonas.

En pensant à ce signe et aux trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, comment ne pas penser au trois jours de ténèbres qui auraient été annoncés à Padre Pio (cf. https://fsj.fr/2020/02/les-trois-jours-de-tenebre-annonces-au-padre-pio/) ? Notre interprétation est qu’une tempête médiatique et psychologique se prépare, comme l’abouttissement de tout ce que l’on subit depuis des années. Durant trois jours et trois nuits, il faudra se tenir loin d’internet, loin de la télé, loin des réseaux sociaux, loin des médias. Il faudra prier à l’Église et chez soi, jouer en famille, se promener, jardiner, se retrouver entre voisins, appeler ses amis, lire, bricoler, etc. Quand la prophétie dit qu’il ne faudra pas regarder par la fenêtre ou sortir par la porte, ce n’est pas à prendre au sens litéral, mais cela désigne le fait de se tenir éloigné des écrans et d’internet. Durant ces trois jours, la tempête qui sévira sera trop forte, nous n’y résisterons pas si nous ne prenons pas les moyens adéquats. Tout cela est à prendre très au sérieux. Le signe du début de la tempête sera selon certaines prophéties l’assassinat du chef de l’État ou d’un homme politique très en vue (cf. https://la-nouvelle-france.fr/les-3-jours-de-tenebres-delivrance-de-la-france/). Ce sera trois jours de prière et de pénitence. Le salut viendra au bout des trois jours et des trois nuits. Ce sera un signe dans le Ciel, comme nous n’en avons jamais vu. Ce sera un matin de Résurrection qui ouvrira un chemin.

Une interprétation possible de ces trois jours seraient une coupure d’internet préméditée par des gens qui cherchent à prendre le contrôle de nos sociétés, semant le chaos avec l’aide des démons. Tout est possible, nous verrons bien : n’oublions pas que les démons complotent depuis le début de l’humanité pour nous perdre, et qu’ils ont en ce monde beaucoup d’alliés. Ce scenario d’une coupure d’internet peut aussi être une étape parmi d’autres durant ces trois jours. Ce qui est dit plus haut resterait valable : il faudra se tenir là où nous sommes cherchant la présence de Dieu et des autres par le cœur. Et c’est dans ce déferlement du mal, où ceux qui se seront abandonnées à la Miséricorde divine seront protégées, que le Ciel se décidera à intervenir.

Que seront réellement ces trois jours ? Nous ne savons pas. Ils peuvent d’ailleurs ne pas durer trois jours, mais être la description de l’attention au vrai combat de notre époque, avec des moments paroxysmique. Mais cela montre clairement un chemin. Celui de ne pas être dépendants du numérique, de s’ancrer dans un mode de vie local où l’on refait le monde à partir de ce qui est autour de soi, et non pas en se perdant dans la masse et le flux mondialiste.

Dieu a un projet, il a des choses à nous dire, il veut bâtir une nouvelle civilisation, la civilisation de l’amour. Il veut nous réapprendre à aimer, à vivre les uns avec les autres, à accueillir la vie, à entrer dans le mystère d’Alliance avec Lui. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce chemin est celui de Pâques et passe par le désert. C’est en s’appuyant sur sa Parole et sur les sacrements que nous pouvons traverser l’épreuve et le laisser refaire nos cœurs.

Ne croyons pas cependant qu’il n’y aura pas des signes concrets pour nous accompagner sur ce chemin. Jésus a fait des signes, Moïse aussi. Nous en avons parlé dans notre article Demande pour toi un signe. Nous croyons plutôt en fait que Dieu donnera des signes pour nous montrer où parle aujourd’hui l’esprit de prophétie, pour nous faire entrer sur ce chemin, pour nous soutenir et pour nous manifester son amour. Pour notre part, nous attendons pour bienôt, très bientôt, le signe de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph là-haut dans le ciel. Car c’est là que le Fils s’est révélé, et qu’Il a manifesté le visage du Père. Ce signe nous montrera la direction pour notre chemin, le lieu où il nous faut entrer en abandonnant nos pratiques mauvaises et nos pensées perverses. Alors préparons-nous à accueillir ce joyeux évènement !

Ce chemin s’ouvrira comme une aube de Résurrection, qui telle une étincelle embrasera le bois mort de nos vies et renouvellera toute chose, lentement, progressivement, de proche en proche. Au-delà de l’évènement grandiose de l’irruption de la vie divine en ce monde, c’est nos cœurs qui doivent être refaits. Et c’est de Pâques en Pâques qu’il faut aller, pour que le salut atteigne les limites du monde.

Alors, n’ayons pas peur, et acceptons d’entrer dans la Promesse de vie que le Seigneur nous fait.

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Et finalement, les habitants de cette ville impie s’étant tournés vers le Seigneur avec un cœur contrit, la cité ne fut pas détruite. Si nous implorons le Seigneur, un chemin de vie peut s’ouvrir. Il se peut que cette année soit un peu comme le départ vers le désert, où Dieu permet la mort des premiers nés d’Égypte, et ouvre la mer Rouge en deux pour que les Hébreux quittent sains et saufs le lieu de la servitude. Les puissances ténébreuses, décontenancées par l’action du Seigneur, peuvent reculer quelque peu. Nous aurons alors le temps de nous préparer pour les évènement qui surviendront dans les prochaines années pour qu’au-delà de l’épreuve advienne la civilisation de l’amour. Alors cette année, il faut prier. Il faut manger l’agneau pascal en en gardant le goût pour ne pas défaillir dans le désert. Et les prochaines années, il ne faudra pas oublier et se préparer, sans vouloir revenir en arrière : allons à la suite du Seigneur vers le lieu de la liberté et non celui de la servitude.

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